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D’un tour de la roue de sa presse à gravure

Maya Mémin a soulevé tout l’horizon

jusqu’à la hauteur du plus haut cri de joie d’un enfant

et le ciel s’est fendu

et comme un coquillage se séparant en deux

le ciel qui était pâle et neutre s’est grand ouvert.

Ainsi naissent les deux moitiés, le jour, la nuit.

 

Par l’ouverture là-haut le feu est devenu visible

et les couleurs sont apparues et sont tombées au sol :

elles étaient des peaux si limpides,

des mues rendues si pures par l’air et par le feu

que leur beauté est l’étincelle perpétuelle

entre les mots, le rire entre les mots.

 

Et Maya Mémin reprend l’étincelle

et du rouleau de sa presse calme le ciel

et en fait vivre entre le son et l’image

les hauteurs sans nom,

en fait vivre entre l’image et le son

les profondeurs sans nom.

 

 

                 Yves Bergeret, à Die, le 11 janvier 2016

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