(Photos, Gerard Payelle)
(Photos, Gerard Payelle)
(Photos, Gerard Payelle)
(Photos, Gerard Payelle)
D’un tour de la roue de sa presse à gravure
Maya Mémin a soulevé tout l’horizon
jusqu’à la hauteur du plus haut cri de joie d’un enfant
et le ciel s’est fendu
et comme un coquillage se séparant en deux
le ciel qui était pâle et neutre s’est grand ouvert.
Ainsi naissent les deux moitiés, le jour, la nuit.
Par l’ouverture là-haut le feu est devenu visible
et les couleurs sont apparues et sont tombées au sol :
elles étaient des peaux si limpides,
des mues rendues si pures par l’air et par le feu
que leur beauté est l’étincelle perpétuelle
entre les mots, le rire entre les mots.
Et Maya Mémin reprend l’étincelle
et du rouleau de sa presse calme le ciel
et en fait vivre entre le son et l’image
les hauteurs sans nom,
en fait vivre entre l’image et le son
les profondeurs sans nom.
Yves Bergeret, à Die, le 11 janvier 2016